Déclarations des élus UNSA Groupe RATP à la séance CSE RER du 16 décembre 2022

Première déclaration adressé au Président de la RATP

Monsieur le Président,
5 jours
Il aura suffi de seulement 5 jours pour importer à la RATP les méthodes gouvernementales du dialogue social. Siège de l’entreprise bouclé, gaz lacrymogène et matraques contre les agents. Une première à la RATP où celle-ci, laisse ses propres salariés se faire molester sous son nez.

Ce même jour, le 2 décembre 2022, nous devions être reçus par Jean Castex, nous avons décidé de boycotter cette rencontre.

L’UNSA GROUPE RATP condamne cette situation avec force et réitère son soutien aux agents et défendra en toutes situations le droit de manifester par tous les moyens. Quelques jours plus tard, à la suite d’une nouvelle invitation mais également lors du conseil d’administration, nous avons pu directement et sans censure dénoncer ces méthodes à Monsieur CASTEX et lui dire qu’il ne doit pas confondre son nouveau poste avec ses anciennes activités de Premier ministre.

L’arrivée du nouveau PDG allait de pair aussi avec une aspiration des agents qui attendaient une réponse financière à la hauteur de l’inflation et de leur souffrance. Un petit rappel, l’inflation frôle les 10% et ceuxci seront largement dépassés dès le mois de janvier. Combien de salariés se posent la question de savoir si cela vaut encore la peine de venir travailler ? Un salaire doit permettre de vivre, non de survivre. Aujourd’hui le salaire des agents ne permet plus de couvrir leurs dépenses (déplacements, chauffage etc).

Le 9 décembre, les NAO 2022 bis n’ont été qu’un sketch où le mépris de la souffrance des salariés a encore une fois été étalé devant les organisations syndicales. Circulez, il n’y a rien à voir ou plutôt n’attendez rien de nous.

Ah si excusez-moi,
Dans une grande miséricorde, une rétroactivité de 6 mois de l’augmentation du point a été accordée.
Sortez champagne, cotillons et un communiqué pour fêter ça. Houra, Les agents de la RATP sont sauvés.

Un petit retour vers le département RER
Le climat social particulier au RER ne doit pas être synonyme de rétention des informations qui doivent être présentées aux organisations syndicales afin que celles-ci puissent travailler dans les meilleures conditions, pour les agents que nous représentons, nous leur devons. N’éviterions-nous pas quelques alarmes sociales si « tables rondes, commissions, formations, informations en temps réel ou autres étaient réalisées ou données à temps » ?

L’UNSA Pôle Ferré a pu démontrer et ceci à plusieurs reprises que le dialogue social peut-être constructif et déboucher sur du concret pour les conducteurs quand la direction du département RER passe outre ses dogmes et ses aprioris.

Monsieur le Président, les conducteurs sont toujours dans l’attente de mesures catégorielles fortes. Un petit rappel des 50 points demandés pour l’ensemble des conducteurs qui ne sont qu’une juste revalorisation d’une catégorie oubliée depuis plus de 15 ans. Devant cette surdité de la direction, la nouvelle année s’annonce agitée.

Seconde déclaration

Monsieur le Président,

Une expertise de la note 60-72 a été commandée par le CSEC et il n’est pas certain que sa conclusion permette la fin des débats. En effet, les retours que nous avons eu de la commission SSCT montrent une réelle divergence de point de vue.

Pour les élus UNSA Groupe RATP, il existe aujourd’hui un antagonisme dans les positions de l’entreprise. D’une part la sécurité doit être une préoccupation de chaque instant, mais d’autre part la production doit se faire presque coute que coute. Pour notre organisation syndicale, la balance doit dans tous les cas pencher du côté de la sécurité et sauf
erreur de notre part nous sommes toujours dans le cadre du plan Vigipirate « Sécurité renforcée – risque attentat ». Si les services de renseignements français considèrent que le risque reste élevé, l’entreprise ne doit faire comme si de rien n’était.

Les termes choisis nous laissent croire que pour notre direction le choix est clair : il faut que les trains roulent et peu importe la prise de risque, les demandes incessantes et insistantes des PCC le prouvent régulièrement. Les colis suspects deviennent des objets délaissés. Tout cela créé des tensions récurrentes avec les conducteurs à qui on demande de circuler dans des gares où l’objet se trouve à quai au mépris de leur sécurité et celle des voyageurs.

Les agents des gares se transforment en démineur, et les encadrants deviennent les chefs du déminage, récupérant parfois les objets sans même respecter les règles établies sur cette même note. Pourtant, il ne suffira que d’une fois pour que l’horreur retrouve sa place. Il ne faut pas baisser la garde et peu importe les kilomètres perdus. La sécurité n’a pas de prix. Donc au-delà d’une note interprétable mais qu’il faudrait faire connaitre et appliquer, notre organisation syndicale attend de la direction qu’elle assume ses responsabilités et ce dans tous ses réseaux.

Monsieur le président, l’insécurité grandit de partout, et nos collègues sont souvent laissés pour compte. Leur interventions sont reconnues et vous n’avez pas le choix que de respecter nos demandes. Quand il s’agit de valider vos Instruction de Département de par la loi vous le faites avec une grande facilité, laissez-vous donc tenter à vous exercer à les appliquer sur ce sujet. Pour terminer par la sémantique, nous attendons maintenant de voir comment les malaises voyageurs font se transformer. Peut-être en : voyageurs fragilisés ?

Déclaration CSE 16122022 UNSA RATP Déclaration CSE 16122022 - Note 60-72 RATP