La démarche inédite de productivité initiée sur les fonctions support engendre des dommages importants pour les salariés et pour la bonne marche de notre entreprise. 

Présenté comme un chantier d’amélioration de la compétitivité des fonctions support, ce programme fait l’objet d’une communication flatteuse de l’entreprise. Il s’ajoute au contexte de productivité effrénée menée à la maintenance, à l’ingénierie et à l’exploitation.

La démarche vise non seulement les départements dédiés aux fonctions support, mais aussi les activités support au sein de l’ensemble de l’entreprise. Le périmètre concerné est flou, la direction restant évasive, voire contradictoire, sur les unités touchées.

Un marketing trompeur

Soucieuse de faire adhérer les encadrants lors de shows et d’opérations de communication, l’entreprise multiplie des éléments de langage positifs, mais dont plus personne n’est dupe aujourd’hui : efficience, excellence, transformation, optimisation, performance, digitalisation, dynamique…

En reléguant au second plan l’ambition première de sa démarche…

Au cœur du programme : un volume inédit de suppressions d’emplois

L’ambition première est de réaliser la plus importante opération de destruction d’emplois jamais connue dans l’entreprise. L’objectif affiché est 121M€ d’économies, soit l’équivalent de 1000 à 1100 emplois supprimés sur 7 ans.

Pour justifier la démarche, la direction met en avant un surcoût de ces fonctions par rapport à nos concurrents. Le soucis, c’est que dans 10 ans, 20 ans, 30 ans… on nous dira toujours la même chose, tout comme par ailleurs aux salariés des entreprises concurrentes. 

Des organisations malmenées

Dans sa communication, la direction va même jusqu’à déclarer répondre aux attentes des salariés, qui réclameraient plus d’agilité dans nos organisations… La ficelle est grosse. Certes, l’agilité en elle-même, dans le contexte d’un marché de la mobilité en mouvement, peut apparaître louable…

Mais derrière ce terme se cache en réalité, nous le savons tous, une instabilité constante des organisations, souvent nuisible à leur efficacité réelle… et toujours synonyme de pression exercée vis-à-vis des salariés, de parcours professionnels déstabilisés, malmenés, notamment au sein de l’encadrement.

Une qualité du travail dégradée

La qualité réelle de nos réalisations semble devenir un enjeu secondaire pour la direction. Seul compte ce qui est perçu, affiché, mesuré, benchmarké… A ce jeu, l’entreprise perd non seulement ses atouts dans un contexte de concurrence, mais aussi ce qui constituait son âme, créant un mal-être grandissant au sein de toutes les catégories de salariés. Pour bon nombre d’entre nous, notre attachement à l’entreprise résulte de la culture du travail bien fait qui composait son ADN… Le désengagement qui résultera inévitablement du virage en cours risque au final de mettre à mal la compétitivité de notre bien commun.

Des risques psychosociaux grandissants

Cette « qualité empêchée » est identifié par les experts comme principal facteur de mal-être au travail et de risques psychosociaux. 

Le phénomène a particulièrement été identifié dans les entreprises de service public s’ouvrant à la concurrence et abandonnant cette culture du « bien faire » au profit du résultat affiché, comme par exemple France Télécom ou La poste.

De plus, la réduction des effectifs conduit à une dangereuse diminution du temps consacré au management, alors même que les salariés sont exposés à une perte de repères et une quête de sens. Nous constaterons là aussi un impact significatif sur la performance de l’entreprise.

La direction semble aujourd’hui faire peu de cas des risques psychosociaux… Dans ce contexte dangereux, elle traîne en longueur pour ouvrir des négociations sur le sujet, alors que le précédent protocole est arrivé à son terme fin 2015. Ça en dit long…

L’UNSA RATP a manifesté ses inquiétudes et sa forte opposition au programme Diapason par le biais de l’alarme sociale si contre. 

Nous accompagnerons avec détermination les salariés des unités exposées. Nous nous opposerons à toute dégradation considérée infondée par ceux qui connaissent réellement les conséquences de ces projets : les salariés !

Notre approche syndicale

Plusieurs organisations syndicales, notamment la CGT et la CFE CGC, semblent déplorer l’absence de plan social accompagnant ces réductions massives d’effectifs. Si cette approche est à même de satisfaire quelques salariés désireux de quitter l’entreprise, elle nous semble fataliste et dangereuse, entérinant au final une démarche assurément nuisible à la qualité du travail et à l’efficacité réelle des organisations. Nous n’y sommes donc pas favorables. 

Nous continuons néanmoins à réclamer par ailleurs, comme depuis plusieurs années, la remise en place de dispositifs de cessation progressive ou anticipée d’activité.

Habitués à une approche pragmatique et réaliste mais déterminée et exigeante, nous lutterons chaque fois que nécessaire avec les salariés pour la préservation des fondamentaux de l’entreprise, et ne nous résignons pas à l’application d’un objectif fixé sans regard sur les conditions réelles d’exercice de nos métiers.